Les premières sources écrites concernant les populations des territoires qui deviendront un jour la France sont grecques. Thucydide ne consacre qu’une quinzaine de lignes dans sa copieuse (8 volumes) Guerre du Péloponnèse à la fondation de Marseille qui aurait eu lieu deux siècles plus tôt. Contemporain de Thucydide, Hérodote est en revanche bien plus prolixe sur la Gaule en traitant le sujet sur plusieurs pages dans ses Histoires.
La fondation grecque, monde grec oblige, a la part belle dans ce récit. Les rares citations faites sur le reste de la Gaule montrent que les Grecs Anciens connaissaient fort mal cette contrée et les peuples qui l’habitaient. Hérodote se lance et cite plusieurs tribus (Ligyes dans la région de Marseille, par exemple), mais sans grande précision de localisation excepté dans le cas des Ligyes.
Les fouilles archéologiques menées à Marseille montrent que le site était en fait actif avant la « fondation » grecque et alors que l’on s’attendait à voir émerger des entrailles de la terre des vestiges « ligures », des vestiges celtes furent mis à jour.
On sait aujourd’hui que la zone méditerranéenne était déjà très active et que les Phocéens n’étaient pas les seuls et les premiers à opérer dans le secteur. Les Phéniciens avaient touché les côtes gauloises plusieurs siècles avant, mais la discrétion légendaire de ce peuple marchand laissa peu de traces.
On sait pourtant aujourd’hui que les Phéniciens exploitaient de solides routes commerciales en Gaule et qu’ils disposaient probablement de relais en Gaule intérieure. Le débat des historiens est encore un peu houleux sur ces thèmes… Une chose est certaine, les Phéniciens introduisent l’alphabet et l’écriture en Gaule, mais les Gaulois choisissent de ne pas utiliser cette innovation.
Il faut attendre Aristote, élève d’Isocrate et de Platon (-384 à -332) pour que soient mentionnées les mœurs des Celtes, habitants de la Celtique (du grec Κελτοί Keltoi) entre Rhône et Alpes. Celui-ci, comme la plupart des historiens antiques antérieurs à la conquête romaine, insiste surtout sur la richesse légendaire du pays, la valeur guerrière de ses soldats et les mœurs barbares (au sens moderne) de certains Celtes.
Ces sources sont riches (cf Extraits des auteurs Grecs concernant l’histoire et la géographie des Gaules, Paris, Errance, 1996, 478 pages) mais montrent, une nouvelle fois, la méconnaissance des Grecs sur la Gaule. Ces auteurs (historiens ou géographes) travaillent en s’inspirant d’autres textes et n’effectuent jamais le voyage sur place pour vérifier les affirmations des Anciens.
Le recours à l’archéologie permet d’entrevoir l’irruption de troubles militaires et sociaux dans les sociétés relativement stables du néolithique tardif et de l’âge du bronze. Ces troubles ont lieu vers -850, c’est-à-dire au premier Âge du fer, comme le montre le terminus postquem (la date de la fin d’occupation) de nombreux sites.
Les traits caractéristiques de la période semblent avoir été la domination de principautés de taille relativement importante, régies par une aristocratie guerrière.
Ces « princes et princesses de la Celtique » (Patrice Brun) se font enterrer avec armes et chariots d’apparat, comme à Vix en Côte-d’Or (Bourgogne) ou à Hochdorf (dans le Wurtemberg).
Leurs tombes ont également révélé la présence de luxueux objets provenant du pourtour méditerranéen (notamment d’Égypte), ce qui atteste la dimension commerciale de la richesse de ces aristocrates.
Vers -600, fondation du comptoir grec de Massalia (Marseille) dans l’anse du Lacydon, sur les bords de la Méditerranée par des marins grecs venus de Phocée, cité grecque d’Asie Mineure. D’autres comptoirs du même type, avant et après cette date, voient le jour surtout le long du rivage (Antibes dès -680).
La cité phocéenne prend toutefois un ascendant décisif sur ses rivales vers -550 avec l’arrivée en masse de réfugiés phocéens, Phocée étant tombé aux mains des Perses. Forte de cet appui, Marseille va tenter, plusieurs siècles durant, de jouer sa carte face à des voisins aussi dangereux que les Celtes, les Carthaginois, les Étrusques et à terme, les Romains.
Marseille fait un temps illusion, mais se trouva très vite submergée par les forces adverses, et dès le IVe siècle av. J.-C., Marseille rentre dans le rang, se contentant de servir de marche-pied à Rome.
(-450 jusqu’au IIème siècle avant J.C)
Vers -450 à -400, à nouveau, des changements importants ont lieu dans les domaines artistique et probablement politique. C’est le moment où apparaît la culture laténienne proprement dite dans notre espace géographique. Traditionnellement, on fait commencer vers cette date la période gauloise (au sens strict).
Plusieurs thèses s’affrontent encore pour expliquer les changements que constate l’archéologie. Il est toutefois fort peu probable qu’une « invasion » soit à la base de cette évolution car cette période est surtout marquée par la puissance militaire gauloise.
Toute l’Europe tremble devant ces conquérants qui poussent les raids jusqu’en actuelle Turquie (Galates). Rome tremble comme les autres ; c’est la fameuse « Terror Gallicum », qui glace le sang des Romains…
Les raids gaulois étaient, il est vrai très violents et s’achevaient toujours par les paiement d’une très solide rançon ; « Malheur aux vaincus » (« Vae victis »).
Rome elle-même fut touchée directement notamment en -387. Marseille, alliée de Rome, finance une partie de la rançon exigée par le Celte Brennus.
(IIIème – Ier siècle avant J.C)
Le terme gaulois (latin Galli) est attesté pour la première fois sous la plume romaine de Caton l’Ancien vers -168, pour désigner les habitants de la Celtique qui avaient envahi la plaine du Pô, c’est-à-dire les habitants de la Gaule cisalpine. Selon ces sources latines, les monarchies et oligarchies gauloises semblent céder le pouvoir à des magistrats élus : les « vergobrets ». Les institutions gauloises apparaissent toutefois bien plus anciennes.
Contrairement à l’image traditionnelle héritée des auteurs antiques et de la vision moderne qui a longtemps collé aux « barbares » gaulois, il apparaît aujourd’hui que la civilisation gauloise de la période précédant immédiatement la conquête romaine fut particulièrement florissante.
L’émergence de véritables villes fortifiées (oppida) de dimensions bien plus importantes que les forteresses des périodes antérieures, en effet, ou encore l’usage de la monnaie y sont des traits caractéristiques d’une civilisation quasiment équivalente à celles de la péninsule italienne dès -300 à -200.
Les apports gaulois à la culture romaine de la république tardive, puis de l’Empire, furent nombreux : sur le plan linguistique, dans le domaine de l’artisanat ou encore dans le domaine militaire (le tonneau, l’épée, la cotte de mailles ou encore le savon en font partie). Si l’on considère l’amphore, le vêtement drapé et les thermes comme trois des piliers de l’Antiquité, ils cèdent vite la place au tonneau, au pantalon et au savon gaulois.
(-125 à -51)
Le sud-est de la France, notamment le Languedoc et la Provence, nommés Gallia togata ou « Gaule en toge » en raison de leur romanisation avancée à la fin de l’indépendance, sont conquis par Rome dès avant la fin du IIe siècle.
C’est la province romaine de Narbonnaise qui va des Pyrénées aux Alpes en passant par la vallée du Rhône.
Cette prise de contrôle romaine sur cette zone fait suite à l’attitude ambiguë des Gaulois pendant les guerres puniques opposant Rome et Carthage.
Sous le prétexte d’une aide militaire apportée à Marseille, le général romain Sextius Calvinus conquiert les territoires des Salyens et provoque la fuite de leur roi : c’est de son nom que dérive celui de la ville d’Aix-en-Provence (latin Aquae Sextiae, « Les eaux de Sextius »), alors que celui de la capitale des Salyens (qui domine la ville, sise sur le plateau d’Entremont, au nord) s’est perdu. En août -121, les Romains, menés par le consul Flavius, affrontent une coalition arverne et allobroge au confluent de l’Isère.
Rome, en effet, attaque ce dernier peuple sous le prétexte qu’il avait accueilli le roi Salyen comme réfugié. Le roi arverne, Bituitos, est alors fait prisonnier et emmené en triomphe en Italie.
Au même moment, les Gaulois rivaux de l’hégémonie arverne, à savoir les Éduens, sont reçus au sénat et sont proclamés « amis de Rome ». Après cette défaite gauloise, le reste des territoires situés au sud et à l’est des Cévennes sont rapidement soumis.
Vers -80, toutefois, un chef du nom de Celtillos, père du futur Vercingétorix, tente de restaurer un pouvoir régalien sur les Arvernes, comme au temps de Luernios et de Bituitos. Mais il échoue et est brûlé vif par l’aristocratie de son peuple.
Son frère Gobanitio semble avoir été son principal rival lors de cette affaire, puisqu’il est connu qu’il devient alors le premier par son pouvoir chez les Arvernes.
Il faut attendre -58, pour que l’ambition d’un homme, Jules César, et la menace que fait peser la pression germanique sur les Gaulois, ne viennent bouleverser l’équilibre politique.
Le prétexte de l’intervention romaine est la migration helvète : ce dernier peuple, fuyant devant les Germains, désire s’établir en Gaule (Vendée actuelle), provoquant la colère d’autres peuples gaulois, les Eduens notamment. Jules César, qui avait été nommé proconsul des Gaules peu de temps auparavant fait alors irruption à la tête de ses légions au nord du Rhône. Pour légitimer son action, il s’appuie sur un senatus-consulte de -61 qui promet assistance au peuple éduen.
La guerre est longue et meurtrière et en janvier -52, avec l’accession au pouvoir de Vercingétorix, les Arvernes et leur clientèle se soulèvent contre l’armée du proconsul. Jules César est à deux doigts de rompre face à la détermination des Gaulois dont le soulèvement est désormais quasi général. Sièges, incendies de cités, politique de la terre brûlée et massacres sont alors au programme qui s’achève toutefois par une victoire romaine face à la fougue gauloise désorganisée.
La Gaule chevelue, conquise par Jules César lors de la guerre des Gaules de -58 à -51, date à laquelle tombe l’oppidum d’Uxellodunum, nous est connue par l’œuvre de son principal acteur romain : Jules César, qui écrit ses Commentaires sur la Guerre des Gaules. Ce texte est à manier avec précaution car c’est avant tout un manifeste politique. En triomphant de la « terror gallicum » et en exploitant parfaitement cette victoire historique sur un plan politique, Jules César devient « la » personnalité majeure de l’Antiquité.
La romanisation et la pacification semblent avoir été relativement rapides, sinon faciles. L’historien latin Flavius Josèphe, lui-même converti au style de vie romain, cite les Gaulois en exemple dans ce domaine, en faisant remarquer qu’ils auraient eu la capacité militaire de chasser les Romains.
Les élites se romanisèrent quasi immédiatement : ce phénomène fut renforcé par les Tables de Lyon, lorsque l’empereur Claude donna accès au Sénat romain aux Gaulois.
Des témoignages épigraphiques, également, suggèrent que d’anciens druides devinrent romains après la conquête, peut-être par opportunisme ou par peur des représailles, leur enseignement ayant été interdit…
En tous cas, le syncrétisme romain donna naissance à une véritable « Gaule romaine ». Aussi, les archéologues et les historiens ont employé le nom de Gallo-romains pour en désigner les habitants après la conquête, bien que le terme n’ait jamais été employé par les contemporains, ceux-ci se nommant « Gaulois ».
En 21, de nouvelles mesures financières poussèrent plusieurs peuples gaulois, dont les Andécaves et les Turons à se révolter.
Un Éduen nommé Julius Sacrovir prit la tête de paysans insurgés dans le Nivernais et opposa les auxiliaires gaulois qu’il commandait aux troupes romaines.
Vaincu, il se donna la mort par immolation.
En 69, un Batave Civilis souleva ses troupes en Belgique alors que Vitellius et Vespasien s’affrontaient pour l’Empire.
Le Lingon Julius Sabinus, officier gaulois aidé par deux officiers trévires vint à bout de trois légions romaines en garnison sur les bords du Rhin. Il brisa les tables de Lyon et se fit même proclamer « César », mais fut bientôt vaincu par les Séquanes.
Pris par les Romains après avoir vécu caché durant neuf années, il finit supplicié avec son épouse.
Cet épisode qui opposa des Gaulois entre eux – Sabinus étant lui-même allié à des Germains – relève plus de troubles intérieurs que d’une volonté de mettre fin à une quelconque domination romaine.
La paix qui s’instaura ensuite – si elle fut une paix « en armes » – dura jusqu’aux troubles du milieu du IIIe siècle.
Ces « révoltes », en effet, ont longtemps été exploitées dans une perspective nationaliste ; il est probable qu’après les affres de la guerre (celle-ci fit peut-être près d’un million de morts), la majorité des Gaulois aspiraient à la paix, paix dont les Romains étaient les nouveaux garants. De plus, le régime imposé par Rome était relativement agréable pour les élites gauloises qui profitèrent très vite des avantages de la romanité (loisirs, culture, art de vivre…) et virent leurs prérogatives confirmées au service de Rome.
Michel Reddé (dans L’armée romaine en Gaule, 1996), montre comment la tradition guerrière de l’aristocratie gauloise fut mise à profit, d’abord afin d’assurer la paix intérieure (les equites de la célèbre cavalerie gauloise conservèrent leur équipement et leurs traditions, chaque aile étant recrutée dans un même peuple ; certains obtinrent le privilège de battre monnaie, comme le Séquane Togirix), puis dans l’entreprise de la conquête de la Germanie.
Très tôt, en effet, les troupes romaines chargées de pacifier la Gaule furent transférés sur le Limes (le long du Rhin et du Danube) qui protégea efficacement la Gaule trois siècles durant et vers -12 l’armée romaine n’était plus guère présente en Gaule.
Au milieu du IIIe siècle, en 258, Francs et Alamans franchissent le Rhin et pillent la Gaule. Un éphémère empire des Gaules (terme impropre), sans que celui-ci ait un caractère national, est créé par Postumus, bientôt assassiné par ses soldats.
À la même époque, la crise économique et sociale pousse des bandes de Bagaudes révoltés contre l’Empire dans les bois ou dans les régions peu peuplées.
L’Empire romain surmonte cette crise et paraît renforcé sous Dioclétien (284 – 313 ou 316) qui met en place le système de la Tétrarchie.
C’est son général, le futur empereur Maximien, qui vient à bout de la résistance des Bagaudes gaulois.
Dans la nuit du 31 décembre 406 a lieu une invasion massive de l’Empire romain lorsque Vandales, Suèves, Alains et d’autres peuples germaniques franchissent le limes rhénan (la frontière sur le Rhin), profitant de la glace qui a pris les eaux du fleuve.
Jusqu’à la fin de l’Empire romain d’Occident en 476 – et malgré les efforts d’Aetius – le pouvoir impérial cède du terrain et les cadres de l’Empire se défont en Gaule avant que le pouvoir politique ne passe aux mains des « rois ».
D’autres Barbares issus de divers peuples avaient commencé à s’installer dans l’Empire depuis le milieu du IIIe siècle. Au IVe siècle, ils sont installés en Gaule sous plusieurs statuts : soit comme fédérés – fœderati –, soit comme colons – lètes.
L’armée romaine, surtout, s’est barbarisée : les riches propriétaires gallo-romains doivent composer avec les chefs barbares de factions rivales dès avant que le pouvoir des empereurs romains ne disparaisse.
Au Ve siècle, un de ces barbares devenu roi (rex) des Francs saliens, Childéric, asseoit durablement le pouvoir militaire de son peuple sur les territoires situés au nord de la Loire en guerroyant au service du nouveau « maître de la milice » Aegidius ou Égidius contre les Wisigoths, puis aux côtés du successeur d’Aegidius, le comte Paul, contre les Saxons et enfin, contre les Alamans. Paul mort, Childéric semble gagner un statut de défenseur du clergé catholique, peut-être grâce à ses relations avec Sainte Geneviève, à Paris où il réside souvent.
Mais en 464 Aegidius meurt à son tour et son fils, Syagrius, lui succède « conservant ainsi cette portion détachée de l’Empire comme son bien propre et se faisant donner le titre de roi des Romains » (I. Gobry, Les premiers rois de France). Childéric retourne alors en Belgique pour garder la frontière contre les Alamans. Son unique fils, Clovis, devient roi des Francs à son tour à la mort de son père, en 481.
(Ve au XVème siècle).
C’est la plus longue période de l’histoire de la chute de l’empire romain en 476 et s’étend jusqu’à la renaissance et plus précisément à la découverte de l’Amérique en 1492.
le Moyen-Âge se caractérise par grandes trois parties définies comme suit :
- Le haut Moyen-Âge (du Ve au Xe siècle)
« Clovis Ier roy crestien », tirée du Recueil des rois de France de Jean du Tillet, vers 1550. Miniature réalisée d’après le gisant de l’église Sainte-Geneviève.- Dépopulation et désurbanisation
- expansion du christianisme
- le servage remplace l’esclavage
- création de l’empire Franc unifié christianisé par Clovis (481-511)
- Le moyen-Âge central (du XIe au XIIIe siècle)
Guédelon ou le château de Guédelon est un chantier médiéval de construction historique d’un château fort, débuté en 1997, selon les techniques et les matériaux utilisés au Moyen Âge- Innovations technologiques
- croissance démographique
- Instauration de la féodalite et son système de seigneurie
- Construction de forteresse en pierre et de cathedrales gothiques
- Formation des Etats d’europe occidentale
- Les croisades renforcement de la papauté
- reprise du commerce et renouveau urbain
- Le Moyen-Âge tardif (du XIVe au XVe siècle)
- Famines (petit age glacière), pestes noires guerres
- diminution de la population
- émancipation des monarchies vis à,vis de l’église
- émergence des Etas-nations
- Crise du catholicisme (grand schisme d’occident)
- activité artistique échappant peu à peu à l’emprise religieuse
(Ve – VIIIe siècle)
La France doit son nom aux Francs.
Après la disparition du dernier Empereur romain d’occident en 476, les succès militaires et politiques de ce peuple germanique et la conversion au Christianisme de son roi, Clovis, en 496 ou en 498, permirent aux Francs occidentaux de mettre la main sur l’essentiel de la Gaule.
Un des facteurs de leurs succès fut que leurs rois adhéraient à la même religion catholique romaine que la puissante aristocratie gallo-romaine alors que les autres peuples « barbares » établis dans toute l’Europe occidentale (Burgondes, Wisigoths notamment) étaient ariens.
Cette idée doit toutefois être nuancée. La conversion exceptionnelle de Clovis, quant à elle, fut exploitée bien plus tard par les Capétiens pour faire de la France la « fille ainée de l’Église ».
Contrairement à une idée répandue, Clovis ne tenta pas de « germaniser » la Gaule mais s’appuya au contraire sur les attributs romains qu’il possédait (les titres de « patrice » et de « consul »).
Il fut confirmé dans son titre de roi par l’empereur byzantin et par le pape.
Aujourd’hui et depuis une trentaine d’années, la question de la date du commencement du moyen âge tend à imposer l’idée d’une Antiquité tardive, période de transition durant laquelle les grands traits de la civilisation de la fin de l’antiquité perdurent, au moins jusqu’au IXe siècle.
La terre d’élection de cette poursuite de l’Antiquité est bien la France qui ne connaît pas les « âges sombres » que traversent par exemple les Bretons insulaires sous les coups des irlandais puis des Anglo-Saxons. Symbole de la symbiose entre Gallo-Romains et Francs, Clovis fait adopter une loi qui établit une égalité stricte entre ces deux composantes de son peuple entre 508 et 510.
Il met également fin à l’esclavage antique.
La carte du pays évolue au gré des guerres, des crises et des héritages : le royaume de Clovis est vite divisé entre Neustrie et Austrasie, qui deviennent avec la Bourgogne devenue franque les forces politiques majeures de la « Gaule » au VIe siècle.
Les Francs s’étendent à l’est. En raison de la propagande carolingienne qui fit tout pour ridiculiser les Mérovingiens, on a longtemps cru que cette période était celle d’une grande décadence ; le mythe des « rois fainéants », en particulier, caractérise la fin de la période mérovingienne. En réalité, à partir du début du VIIe siècle, le pouvoir royal s’affaiblit au profit de l’aristocratie franque, surtout des « maires du palais » neustriens et austrasiens. L’un des plus fameux maires du palais fut Charles Martel qui repoussa en 732 une armée musulmane non loin de Poitiers.
Les Francs mirent ainsi fin à la conquête musulmane en Europe ; à la suite de cette bataille, ils profitèrent de la confusion dans le sud du pays pour installer ou pour renforcer leur autorité sur ces zones. (Aquitaine, régions au sud de Lyon et de Clermont-Ferrand)
(VIIIe – Xe siècle)
Les Carolingiens (ou Pippinides) sont une famille d’origine austrasienne qui fournit plusieurs maires du palais aux Mérovingiens (Charles Martel) avant de prendre la couronne avec Pépin le Bref, en 751.
Ce dernier met en place un royaume aux dimensions importantes et intervient même hors de ses frontières en créant notamment les Etats Pontificaux après une campagne contre les Lombards.
Le royaume des Francs (latin regnum francorum), unifié par les premiers Carolingiens, connut sa plus grande expansion sous Charlemagne qui (élu par ses pairs) se fit couronner « Empereur des Francs et des Romains » à Rome par le pape à la noël 800.
Toute la pompe de la Rome Antique, des titres aux vêtements en passant les symboles sont ici sollicités afin de renforcer l’autorité de l’empereur d’occident. Charlemagne étend le royaume jusqu’en Saxe à l’est (dilatatio regni), en Bretagne à l’ouest et jusqu’au pays basque au sud. Avec Charlemagne et malgré le rétablissement de la pompe impériale romaine, c’est la mort de l’antiquité tardive. Charlemagne a su profiter d’une propagande très efficace, mais les historiens sont aujourd’hui très critiques sur cet « empire » très virtuel.
Il faut néanmoins attendre près d’un demi-siècle pour que la Francie, terme qui désigna en premier lieu les territoires du royaume originel des Francs, ne donne naissance à la France. Cette dernière fut dans un premier temps appelée Francie occidentale par opposition à la Francie orientale, sous le règne du petit-fils de Charlemagne, Charles le Chauve.
En 842, les serments de Strasbourg, puis le traité de Verdun, en 843, achevèrent d’établir la distinction entre les territoires qui allaient devenir la France et les territoires qui allaient devenir la Germanie.
En 845, Nominoë, missus dominicus de la Bretagne (Princeps Veneticae civitatis), écrase les troupes de Charles le Chauve à la bataille de Ballon.
L’indépendance de la Bretagne est reconnue par Charles le Chauve. Les Francs perdent Rennes, Nantes et le pays de Retz.
En 856, au traité de Louviers, Erispoë est officiellement roi de Bretagne.
Le traité d’Entrammes en 863 reconnaît à la Bretagne le Maine et une partie de l’Anjou, et en 868, le traité de Compiègne lui concède les droits sur le Cotentin et l’Avranchin.
(XIe-XIIe siècle)
Les successeurs des derniers Carolingiens, les premiers Capétiens avaient peu de pouvoir sur leurs plus puissants vassaux à la tête de principautés, et ne possédaient qu’un domaine peu étendu, réduit pour l’essentiel à l’Île-de-France, vestige du duché de France de Robert le Fort.
Ils parvinrent néanmoins à rendre héréditaire leur lignage et, par une politique habile suivie par la plupart d’entre eux, à accroître significativement le domaine royal, pour en faire un des royaumes les plus puissants d’Occident. Il ne faut toutefois pas faire de contresens concernant ce domaine royal.
Féodalité oblige, tous les grands féodaux du royaume doivent l’hommage au roi. Les plus prestigieux vassaux du roi de France étaient les souverains d’Anjou et d’Angleterre. Cet « empire angevin » avait atteint des proportions importantes allant des Pyrénées à l’Écosse en englobant l’Aquitaine, l’Anjou, la Normandie et l’Angleterre. Par les domaines sous son administration directe, le Roi de France était plus faible, mais en terme de vassalité, c’était bien le roi de France qui se trouvait au sommet de la pyramide du pouvoir du système féodal. Cette situation fut vite intolérable aux souverains anglo-angevins et pas moins de deux guerres de cent ans furent nécessaires pour régler ce différent. Cependant, il faut bien noter que les rois d’Angleterre n’étaient vassaux du roi de France que pour les terres dépendant du royaume de France. Ils étaient seuls suzerains du royaume d’Angleterre, simple « province » de l’« Empire angevin » centré sur l’Anjou ; les monarques « anglais » de cette période naissent, vivent et sont enterrés sur le continent.
(fin du XIIe – XIIIe siècle)
Philippe II débute son règne en faisant face à une coalition unissant Champagne et Flandre.
L’affaire est réglée en juillet 1185 par la signature du traité de Boves.
Il peut dès lors se consacrer à ses deux tâches principales : chasser les Anglo-angevins de l’Hexagone et moderniser l’État français.
Les Plantagenêts ont alors pour nom Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre.
Richard meurt en 1199 laissant le faible Jean seul au pouvoir.
Une invasion de l’Angleterre est même un temps évoqué en 1213, sans suite.
Jean tente de réagir en réunissant une coalition réunissant également l’empereur allemand Othon IV et le comte de Flandre – qui est également roi de Portugal.
La marine coule bien une flotte française en mai 1213, mais c’est sûr, à Bouvines, que ce joue le conflit.
Le dimanche 27 juillet 1214, Philippe II triomphe de la coalition lors de la bataille de Bouvines et modifie significativement l’Histoire de l’Occident. La France s’engage en effet dès lors sur la voix de la centralisation tandis qu’en Angleterre les grands barons exigent et obtiennent l’adoption de la Grande Charte (Magna Carta) qui muselle le roi et qu’en Allemagne l’empereur ne règnera plus que sur un ensemble ultra morcelé jusqu’au milieu du XIXe siècle.
Sur la route de Bouvines à Paris, la population salua vivement le roi vainqueur et Paris lui fait un accueil digne des triomphes de la Rome Antique. C’est la première expression de « sentiment national » en France.
Suite à ses triomphes et à ses gains de territoires, Philippe II hérite du surnom romain d’Auguste, c’est désormais Philippe Auguste.
Après l’épisode de Bouvines qui met fin à la première guerre de cent ans face aux Anglais, la France de Philippe Auguste connaît un XIIIe siècle de paix. La météo est de la partie et les étés sont plus chauds au XIIIe siècle tandis que les hivers rigoureux restent limités (Hiver 1219, 1225, 1234, 1235, 1276 et 1292) et les épidémies et famine (1225) très limitées.
La population atteint alors un optimum de quelques 16 millions contre 8 en Allemagne et 2 en Angleterre.
(XIVe – XVe siècle)
La lignée des Capétiens directs se termina de façon tumultueuse par le règne successif de trois fils de Philippe IV. Le scandale de la Tour de Nesle ébranla le prestige de la royauté.
Louis X le Hutin mort prématurément, eut un fils posthume, Jean Ier qui ne vécut que quelques jours : le régent, son frère, devint alors roi sous le nom de Philippe V le Long. Lui-même n’eut pas d”héritiers et la couronne passe au troisième frère, Charles IV le Bel.
Faute d’héritier mâle au dernier Capétien direct, le pouvoir passa à une branche cadette, les Valois.
Ce choix contrarie l’ambition d’un autre prétendant, descendant de Philippe le Bel par sa mère, et qui était Édouard III, roi d’Angleterre.
La loi salique interprétée avec talent par les grands féodaux pour écarter cette candidature jugée dangereuse pour leur propre indépendance, fut la cause directe de la guerre de Cent Ans.
Pendant cet interminable conflit, le territoire français est le champ clos de combats épisodiques mais acharnés entre rois de France et rois d’Angleterre.
Les grands du royaume s’allient en fonction de leur propre stratégie personnelle et la situation devient extrêmement difficile pendant le règne de Charles VI, devenu fou.
Ses proches parents, Louis d’Orléans, frère du roi et le puissant duc de Bourgogne Jean sans Peur, y voient l’occasion d’étendre leur pouvoir et entrent dans une rivalité qui s’acheva par l’assassinat des deux protagonistes et la quasi éviction du dauphin Charles VII devenu le « roi de Bourges » pendant que les Anglais parviennent à faire proclamer leur propre roi.
L’irruption dans l’histoire de France de Jeanne d’Arc longtemps jugée « extraordinaire » est aujourd’hui relativisée par les Historiens. Elle redonna au mieux « bon moral » (Corvisier) aux soldats français lors du siège d’Orléans, et eut une activité militaire très limitée. Durant l’hiver 1429, elle s’empare du village de Saint-Pierre-le-Moûtier, échoue devant la bourgade de La Charité-sur-Loire avant d’être fait prisonnière devant Compiègne (24 mai 1430). La fin du conflit est proche : Les Anglais sont chassés de France en 1453.
Les rois de France regagnent prestige et autorité. Ils ont toujours à faire à forte partie, en particulier avec les ducs de Bourgogne, les Grands Ducs d’Occident. Philippe le Bon et Charles le Téméraire seront les principaux rivaux de Charles VII et de son fils Louis XI.
À leurs possessions bourguignonnes, ils ont joint les Pays-Bas, et se posent parmi les plus puissants souverains d’Europe. À la mort du Téméraire, une partie de ses possessions reviennent à sa fille, Marie de Bourgogne, épouse de Maximilien d’Autriche : un nouveau danger se précise.
Le Moyen Âge s’achève sur la disparition des grandes principautés : duché de Bretagne et duché de Bourgogne.
L’Époque moderne débute par la Renaissance. Ce mouvement philosophique et artistique, s’accompagne grâce à l’invention de l’imprimerie d’une diffusion des savoirs qui conduit à l’affirmation du rôle prépondérant de l’Homme dans l’univers – l’Humanisme – et aboutit à une remise en cause de l’emprise de l’Église sur la société : la Réforme (qui se traduit par le protestantisme) et la Contre-Réforme.
Les relations entre États européens se structurent. La fin du Moyen Âge voit en particulier se mettre en place l’institution des ambassadeurs résidents permanents.
La Renaissance culturelle gagne la France depuis l’Italie, notamment par le biais des Guerres d’Italie, commencées sous le règne de Charles VIII (1483-1498), continuée sous ses successeurs Louis XII et surtout François Ier.
Celui-ci emmène Léonard de Vinci à sa cour. C’est l’époque de la construction des châteaux de la Loire, dont Chambord est le plus bel exemple.
Parallèlement, des progrès techniques considérables ont lieu, amorcés à la fin du Moyen Âge, qui permettent un essor considérable de la production.
Ces inventions facilitent surtout l’expansion de la civilisation européenne.
Au départ à but économique, la recherche de la « route des Indes » amène la découverte de l’Amérique en 1492 et la prise de conscience pour les Européens de l’existence d’autres cultures.
L’ensemble de ces faits, auxquels s’ajoute le schisme protestant, avec la réforme de l’Église entreprise par Luther et Calvin, fait voler en éclats les cadres de la société médiévale.
Lorsque François Ier monte sur le trône, son principal rival en Europe est Charles-Quint dont les domaines encerclent le royaume de France. La rivalité entre les deux souverains et leurs successeurs va occuper le XVIe siècle, chacun essayant de nouer les alliances, parfois compliquées de considérations religieuses qui leur permettent d’espérer l’emporter.
Le catholique François Ier va nouer une alliance avec le sultan Soliman le Magnifique ou les princes protestants allemands pour prendre à revers le non moins catholique Charles Quint.
Chacun d’eux essaye de s’attirer la faveur du peu recommandable Henri VIII d’Angleterre, qui rompt avec Rome pour pouvoir se remarier…
Aux progrès de la Réforme protestante, rendue possible par l’impression et la diffusion de la Bible, s’oppose la contre-Réforme de l’Église catholique romaine.
Le durcissement de l’opposition entre catholiques et protestants voit les deux religions s’affronter violemment dans l’ensemble de l’Europe et notamment dans le royaume de France.
Le règne d’Henri II (1547-1559), et surtout ceux de ses trois fils François II (1559-1560), Charles IX (1560-1574) et Henri III (1574-1589), furent marqués par cet affrontement entre protestants et catholiques, notamment par les huit Guerres de religion entre 1562 et 1598.
Le massacre de la Saint-Barthélemy, commencé dans la nuit du 24 au 25 août 1572, est l’exemple le plus tragique de ces affrontements.
À la mort d’Henri III, assassiné par un moine fanatique, et faute d’héritier mâle, le trône passa à une branche cadette, les Bourbons, en la personne d’Henri IV, auparavant roi de Navarre. Mais celui-ci étant protestant, il ne fut pas reconnu par les ultra catholiques de la Sainte-Ligue.
Il lui fallut reconquérir son royaume et surtout se convertir au catholicisme, ce qu’il fit en 1593 (il aurait eu à l’occasion le mot célèbre : « Paris vaut bien une messe »).
Une fois son pouvoir consolidé, Henri IV mit un terme aux Guerres de religion en promulguant la liberté de culte pour les protestants par l’édit de Nantes de 1598.
Aidé de son ministre Sully, Henri IV tâcha de remettre sur pied le royaume durement éprouvé par les Guerres de religion ; lorsqu’il est assassiné par Ravaillac, un catholique fanatique en 1610, il lègue à son fils Louis XIII un royaume considérablement renforcé.
Louis XIII (1610-1643) succède à Henri IV, assassiné en 1610.
Avec son ministre, le cardinal de Richelieu, il mène une politique de domestication des grands seigneurs du royaume (Affaire du comte de Chalais en 1626), de durcissement envers les protestants et, sur le plan de la politique extérieure (siège de La Rochelle), d’affrontement avec la dynastie des Habsbourg, divisée en deux branches, Espagne et Autriche.
La guerre de Trente Ans permet à la France de devenir la principale puissance continentale et d’agrandir son territoire aux dépens de l’Espagne (conquêtes de l’Artois et du Roussillon confirmées par les traités de Westphalie).
Durant le règne de Louis XIV (1643-1715), la France est la puissance politique, économique et culturelle prédominante en Europe. Les nombreuses campagnes militaires de Louis XIV et la confusion entre l’argent de l’État et la Cassette royale, lourdement sollicitée par les fastes de sa cour, conduisent à des problèmes financiers chroniques durant le XVIIIe siècle.
La France a les moyens de se payer ce luxe au XVIIe, mais la situation devient intenable en fin de règne du Roi-Soleil avec le mini age glaciaire qui frappe si cruellement la France (1709 notamment).
Très marqué par les troubles de la Fronde durant son enfance, Louis XIV poursuit la politique centralisatrice en rabotant les pouvoirs des nobles. Versailles devient ainsi une vaste prison dorée pour une noblesse désormais sous contrôle.
Louis XIV personnifie plus que tout autre roi la monarchie absolue, car il déclare dès 1661 qu’il gouvernera seul, sans ministre.
Un demi siècle durant, le Roi-Soleil règne seul, sans véritable contre-pouvoir ; c’est le principe même de la Monarchie Absolue.
Notons que cet Absolutisme n’est pas si absolu que cela. En effet, Louis XIV qui rêve de réformer la France en profondeur bute sur des pouvoirs locaux certes affaiblis mais encore capables de faire barrage à toute réforme de fond.
En matière de politique étrangère, en revanche, personne n’a prise sur le Roi pour déclarer la guerre ou signer la paix. On retrouve l’esprit de ce chef de guerre dans la constitution de la Ve République.
Louis XIV fut intraitable sur la question du Pré Carré, expression que l’on retrouve aujourd’hui pour désigner l’ensemble des fonctions diplomatiques et militaires exclusivement du ressort du Président de la République française sous la Ve République. Au plan culturel, Louis XIV permet l’éclosion d’un Classicisme qui touche toutes les formes d’arts, de l’architecture (bâtiments ou jardins), aux lettres en passant par la sculpture, la peinture et la musique, notamment.
La fin du règne de Louis XIV est particulièrement pénible en raison des conditions météorologiques glaciaires qui tuent certainement plusieurs millions de personnes en France par le froid ou la faim. Aussi, le décès du Roi est accueilli en 1715 comme une délivrance par l’ensemble du royaume. Des feux de joie sont allumés dans les villages. Le futur Louis XV étant encore enfant, une Régence est mise en place. Cette période se caractérise par un relâchement dans les mœurs après l’austérité des dernières années de règne de Louis XIV.
Louis XV succéda à son arrière-grand père, Louis XIV, mort en 1715.
Son règne est très brillant sur le plan culturel, avec l’apparition des philosophes des Lumières tels Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Diderot et d’Alembert, mais la France perd son importance politique outre-mer, notamment en Amérique et en Inde (Yanaon, Chandernagor, Karikal, Mahé, Pondichéry) où elle cède ses territoires à la rivale Angleterre par le traité de Paris de 1763.
Le plus grand problème de l’Etat est alors le déficit budgétaire chronique qui conduit à rendre le roi dépendant des financiers et des manieurs d’argent. Les tentatives de modernisation du « système fisco-financier », comme le « système » de Law pendant la régence du duc d’Orléans n’aboutissent pas.
Autre source de paralysie des systèmes de gouvernement, l’opposition des Parlements, cours de justice dominée par une aristocratie se posant en défenseur des lois du royaume. S’opposant à toute tentative de modification du système fiscal, elle empêche la réforme de l’Etat absolutiste.
Le petit-fils de Louis XV, Louis XVI est le dernier monarque absolu d’un royaume miné par les problèmes financiers et budgétaires. Il est destitué par la Révolution française.
(1789-1799)
La Révolution française est l’événement qui marque dans l’Histoire de France le tournant entre « l’Époque moderne » et « l’Époque contemporaine ».
C’est aussi la première fois, dans l’histoire de l’Europe depuis l’Antiquité, que le régime monarchique a été renversé, l’épisode de la Révolution anglaise de Cromwell n’ayant pas connu ce dénouement.
Son impact est également dû aux guerres de la Révolution et de l’Empire qui ont touché une large partie de l’Europe continentale avec la création de « républiques sœurs » ou la fin du Saint Empire romain germanique.
La période révolutionnaire commence en 1789, avec la réunion des États généraux et la prise de la Bastille, et se termine en 1799 avec le coup d’État du 18 brumaire. Convention nationale
Le 4 septembre 1791, en acceptant la Constitution élaborée par les membres de la Constituante (Constitution de 1791), Louis XVI fait passer la France d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle.
Les dissensions entre le roi et l’Assemblée législative vont empêcher ce système politique de perdurer.
La tentative de fuite de Louis XVI et sa famille (dans la nuit de 20 juin 1791), puis leurs arrestations vont précipiter les choses et provoquer l’entrée en guerre de l’empereur d’Autriche et du roi de Prusse.
La Bataille de Valmy, le 20 septembre 1792, qui voit la victoire des armées révolutionnaire, met fin à la guerre et à la monarchie constitutionnelle.
Le 4 septembre 1791, en acceptant la Constitution élaborée par les membres de la Constituante (Constitution de 1791), Louis XVI fait passer la France d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle. Les dissensions entre le roi et l’Assemblée législative vont empêcher ce système politique de perdurer. La tentative de fuite de Louis XVI et sa famille (dans la nuit de 20 juin 1791), puis leurs arrestations vont précipiter les choses et provoquer l’entrée en guerre de l’empereur d’Autriche et du roi de Prusse. La Bataille de Valmy, le 20 septembre 1792, qui voit la victoire des armées révolutionnaire, met fin à la guerre et à la monarchie constitutionnelle.
La restauration est la période allant de la chute de l’Empire le 6 avril 1814 à la Révolution de 1830. Les Bourbons reviennent au pouvoir. Il s’agit en fait de la « Restauration » de l’Ancien Régime. Cette période fut entrecoupée par l’épisode des Cent-Jours du 20 mars au 22 juin 1815 pendant laquelle Napoléon reprit brièvement le pouvoir. Cet intermède divise la Restauration en une Première Restauration et une Seconde Restauration.
PREMIÈRE RESTAURATION
Après la défaite et l’abdication de Napoléon, en 1814, les Bourbons remontent sur le trône, en la personne de Louis XVIII, frère de Louis XVI.
CENT-JOURS
Après la première Restauration et l’arrivée au pouvoir de Louis XVIII, Napoléon revient de son exil sur l’île d’Elbe le 1er mars 1815 en débarquant à Golfe-Juan. Le Roi s’enfuit de Paris pour Gand en Belgique, et Napoléon reprend le pouvoir le 20 mars accueilli dans de nombreuses villes par de vives acclamations. Il met en place, sur les propositions du théoricien libéral Benjamin Constant, l’Acte additionnel aux constitutions de l’Empire, qui est un approfondissement de la Charte. Cependant, l’administration ne le soutient pas totalement, et les puissances européennes lui sont franchement hostiles. Il tente pourtant de leurs tenir tête, mais après la victoire de Ligny contre les Prussiens, il est défait à Waterloo le 18 juin 1815 et doit abdiquer en faveur de son fils l’aiglon, environ cent jours après son retour, d’où le nom donné à cet épisode. Mais cela n’est pas pris en compte et Louis XVIII revient en France, le 8 juillet 1815 en même temps que les armées européennes arrivent en France. Le 15 Juillet, Napoléon se rend aux Anglais et est envoyé en exil sur l’île de Sainte-Hélène où il mourra le 5 mai 1821, après avoir rédigé ses mémoires recueillies par le fidèle Las Cases.
SECONDE RESTAURATION
L’échec des Cent-Jours permit à Louis XVIII de remonter sur le trône, victime cependant d’une plus grande sévérité des vainqueurs de Napoléon à l’égard de la France, sévérité qui se traduisit lors du Traité de Vienne par de plus grandes pertes territoriales qu’il n’avait été envisagé en 1814. À l’intérieur du royaume, il prôna une politique de compromis entre les héritages de l’Empire et de la révolution, et ceux de la monarchie retrouvée. À la mort de Louis XVIII succéda Charles X, qui ne sut gagner la confiance du peuple et fut renversé par la révolution dite des Trois glorieuses.
Source : B.N.F. (Bibliothèque Nationale de France)MONARCHIE DE JUILLET
Louis-Philippe Ier
2ÈME RÉPUBLIQUE
La Deuxième République est le régime qui a institué définitivement le suffrage universel en France. Il a également aboli l’esclavage.
SECOND EMPIRE
Contraint au Coup d’Etat (2 décembre 1851) afin de conserver le pouvoir, Louis-Napoléon Bonaparte se mue alors en Napoléon III.
La Troisième République sera (logiquement) très critique envers ce régime, mais aujourd’hui, les historiens tentent de réhabiliter cette période pas si sombre que cela.
Certains poussent même à proclamer Napoléon III « Empereur social ».
Exténuée après plus d’un demi-siècle de révolutions et autres restaurations, la France a besoin d’une période de stabilité politique afin de reprendre son souffle. Le régime du Second Empire offre cette possibilité et permet la modernisation du pays dans de nombreux domaines.
Napoléon III est anglophile et il ne renâcle pas à adopter toutes les bonnes idées anglaises ou pas afin de mener à bien son projet.
Paris, totalement rénovée durant cette période, symbolise totalement l’état d’esprit du moment. Le Conseil de Paris protesta un temps contre les dépenses pharaoniques engagées, mais c’est finalement Napoléon III et le Baron Haussmann qui l’emportent avec une politique volontariste à ce moment charnière.
Politiquement, le régime du Second Empire est dit autoritaire. L’opposition existe, mais elle reste sous contrôle.
En analysant les différents votes et autres référendums de cette période, on est toutefois frappé par la forme de symbiose qui existait entre le pouvoir central et le corps électoral.
On pourra, comme le firent les historiens républicains, mettrent en exergue les réactions de quelques départements plus hostiles au Second Empire, mais ces réactions ne sont pas significatives.
On insistera alors sur le « péché originel » du Coup d’Etat, mais après analyse, on constate que la répression opérée à cette occasion fut minimaliste.
Politiquement, le Second Empire est une fusée à trois étages. Dur à son lancement, autoritaire ensuite, libéral enfin depuis le milieu des années 1860.
Sur le plan international, la France opère également un retour spectaculaire.
Napoléon III pèse ainsi de tout son poids dans la Guerre de Crimée aux côtés des Anglais, arbitre les questions italiennes et se lance même dans des aventures mexicaines sans lendemain.
Napoléon III est ainsi le dernier dirigeant français a agrandir le territoire national en y incorporant la Savoie et le Comté de Nice après un référendum local.
Monaco faisait parti de cet ensemble, mais sous la pression du puissant parti catholique, Napoléon III fut contraint d’abandonner aux Grimaldi un petit bout de terrain, le fameux « rocher » de Monaco.
La France accorde provisoirement ce territoire à la vieille famille princière catholique en précisant qu’à l’extinction de cette lignée, Monaco reviendrait dans le giron français.
Cette notion fut abolie (très discrètement…) en 2002 par le président Jacques Chirac.
(1870-1878)
La troisième République est officiellement proclamée le 4 septembre 1870, mais il faut attendre 1878 pour voir ce régime pérennisé.
C’est donc bien la République qui poursuit la guerre Guerre franco-prussienne de 1870 et qui subit les affres de la Commune de Paris.
La Commune de Paris fut un gouvernement révolutionnaire formé à Paris le 26 mars 1871.
Les Communards refusaient tous compromis avec les Prussiens et désiraient poursuivre la guerre.
Dans plusieurs autres villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Toulouse, Narbonne, Grenoble, Limoges) des communes ont été proclamées à partir du 3 mars 1871.
La répression par les « Versaillais » (le gouvernement républicain était alors basé à Versailles) opérée fut terrible.
Paris, jadis ville révolutionnaire par excellence, est décapitée par les Républicains!
Le dynamisme économique de cette période fait suite aux travaux de modernisation mis en place sous le Second Empire.
La Troisième République se contente de poursuivre l’œuvre de Napoléon III dans ce domaine.
La période est également marquée par quelques crises fameuses (Boulanger, Canal du Panama, etc) dont la plus importante est sans conteste l’Affaire Dreyfus.
Cette affaire dont certains veulent limiter le champs à la seule religion juive de l’accusé va, en fait, bien au delà de cette simple donnée.
De fait, c’est la place de l’homme, quelle que soit sa religion, face à la puissance de l’Etat, qui est ici en jeu.
On frôla la guerre civile à cette occasion. Dreyfus est finalement gracié.
Affaire tristement rendue célèbre par Emile Zola dans sa lettre ouverte publiée dans l’Aurore n°87 du 13 janvier 1898 « J’accuse ! » d’Emile Zola
LA GUERRE 1914-1918
La Grande Guerre est un élément pivot de l’Histoire de France. Le XXe siècle émerge de ce conflit hors normes qui voit la victoire des Alliés sur les forces des empires centraux. On attendait une guerre éclair, faite de mouvements rapides (train oblige), mais c’est au contraire une guerre de position et de tranchées.
L’ENTRE-DEUX GUERRES
Au sortir de la Grande Guerre, la France est victorieuse mais exsangue suite aux sacrifices humains, financiers et matériels concédés pendant la guerre.
La joie de (sur)vivre prend alors le pas sur les heures sombres de la guerre : ce sont les Années folles. Tout, ou presque, parait possible à cette période.
En 1929, le système économique capitaliste américain s’effondre, entraînant dans son sillage nombre d’autres économies occidentales.
En raison de sa solide assise agricole et en s’appuyant sur son empire colonial, la France n’est touché qu’en 1932 par cette crise qui n’atteint jamais les extrêmes observés aux États-Unis ou en Allemagne.
Moins touchée que ces voisins, la France, comme la Grande-Bretagne, évite ainsi le glissement vers un nationalisme étroit sur lequel se forge le fascisme et le nazisme.
À contre courant de cette évolution, la France se dote même d’un gouvernement de gauche en 1936, le « Front Populaire ».
Des progrès significatifs sont à enregistrer en matière de droits sociaux (congés payés au premier chef), mais la France tente toutefois de rester neutre face aux bouleversements en cours en Europe, Guerre d’Espagne notamment. Cet état d’esprit de neutralité se retrouve jusqu’en 1938 avec la signature des accords de Munich autorisant Adolf Hitler à faire main basse sur la Tchécoslovaquie.
La paix à tout prix était alors le mot d’ordre, mais la signature des accords de Munich marque la dernière concession faite à Hitler par les diplomaties françaises et anglaise, plus que jamais unies sur ses sujets.
2ND GUERRE MONDIALE
Après avoir déclaré la guerre au début de septembre suite à l’intervention allemande en Pologne, la France tente avec le Royaume Uni de secourir la Norvège victime d’un même assaut allemand ; sans succès probant.
Cette drôle de guerre où il ne se passe pas grand-chose sur le front prend fin le 10 mai 1940 avec une offensive éclair (blitzkrieg) de l’Axe qui conquiert le pays (directement la partie nord) en cinq semaines.
Les mots sont trop faibles pour relater l’état d’esprit des Français et même du reste du monde à l’occasion de cet effondrement. « L’Abîme », pour reprendre De Gaulle, apparaît le plus cohérent.
En effet, avant le déclenchement des hostilités, la France avait, sur le papier, la plus puissante armée du monde…
GOUVERNEMENT DE VICHY
La victoire allemande imposa aux Français un gouvernement remanié pour la circonstance : le 10 juillet 1940, le Gouvernement de Vichy était mis en place.
Le pays, amputé de certaines régions dont l’Alsace, était pillé soit directement soit en devant payer une forte indemnité d’occupation, subissait des bombardements et construisait des blockhaus.
Une grande partie de sa force vive était prisonnière et au travail forcé en Allemagne.
Un semblant de souveraineté, l’État français fut toléré pendant deux ans.
FRANCE LIBRE
Le général de Gaulle s’oppose à l’armistice annoncé le 17 juin par la bouche du Maréchal Pétain et lance son fameux appel du 18 Juin au peuple français, via la radio BBC depuis Londres, incitant au ralliement aux côtés des alliés anglais afin de poursuivre la lutte à mort contre les nazis.
De Gaulle redoute un bain de sang en cas de révolte populaire en France et il n’appellera jamais à la résistance armée dans l’Hexagone préférant privilégier les missions d’informations, vitales pour la victoire finale.
Il prend dès lors la tête de la France Libre qui s’appuie sur les Forces Françaises Libres.
Obtenant le ralliement rapide de plusieurs possessions coloniales françaises, surtout en Afrique, la France reste bien présente dans le camp allié, en poursuivant le combat sur les différents fronts.
Les Forces Françaises Libres participent même à la campagne de Russie à la suite de l’entrée en guerre de l’URSS avec l’escadrille Normandie-Niémen.
L’APRÈS-GUERRE
Roosevelt avait envisagé de mettre la France sous tutelle de l’administration américaine.
De Gaulle refuse cette situation et, le 14 juin, il déclare : Nous combattons aux côtés des alliés, avec les alliés, comme un allié. Et la victoire que nous remporterons sera la victoire de la France.
De fait, les Américains déchantent rapidement, et dès la mi-juin 1944, De Gaulle s’impose à tous comme l’homme fort français. Même Roosevelt qui détestait De Gaulle se résout à le recevoir en grandes pompes à Washington en juillet 1944. De Gaulle a gagné la partie et fort de l’accord secret conclu avec Winston Churchill le 7 août 1940, la France retrouve bien vite sa position de « grande puissance ».
Fin août 1944, le Gouvernement provisoire de Charles de Gaulle s’impose sur le terrain.
Il est composé des communistes, des socialistes et des gaullistes. L’engagement des communistes français dans la résistance, le courage des soldats soviétiques et la victoire finale de l’URSS et des alliés procurent aux dirigeants communistes un prestige important dans l’opinion publique.
Il faudra attendre mi-octobre pour qu’il soit officiellement reconnu par les États-Unis.
Le gouvernement provisoire (GPRF) accorde notamment le droit de vote aux femmes le 21 avril 1944, dans un article 17 de l’ordonnance d’Alger :
elles voteront pour la première fois aux élections municipales des 29 avril et 13 mai 1945.
En 1946, le gouvernement provisoire céda la place à la Quatrième République, instaurée par une nouvelle constitution approuvée par référendum.
Mais les tensions internes suite à l’épuration et les divergences concernant les problèmes coloniaux en Indochine et en Algérie conduisirent à des crises successives, et à plusieurs remaniements ministériels.
Le régime parlementaire de la Quatrième République permet toutefois la mise en place de programmes sérieux de reconstruction et de modernisation de la France.
C’est à cette période que les fameuses Trente Glorieuses prennent leurs sources.
En matière de politique étrangère, la France se soumet totalement aux Américains, acceptant même le maintien des bases américaines sur le territoire national.
En 1956, la Quatrième République reçoit une ultime gifle américaine à l’occasion de l’intervention franco-britannique sur le canal de Suez…
Finalement, le 28 mai 1958, suite aux manifestations nationalistes du 13 mai en Algérie, le gouvernement Pflimlin favorable à une négociation fut dissout.
Le Parlement légitima le coup d’État et le président Coty demanda fin mai au général de Gaulle de prendre la direction du pays, afin d’éviter une éventuelle guerre civile.
De Gaulle devint Président du Conseil en juin 1958 (au début de la Cinquième République), et fut élu président de la République en décembre de la même année.
De Gaulle mit en œuvre plusieurs fois la procédure du référendum, et notamment celle qui décida de l’élection du Président de la République au suffrage universel. En 1965, lors de la première élection au suffrage universel direct, de Gaulle fut réélu avec 55 % des suffrages contre son adversaire François Mitterrand.
Les événements de mai 68 démarrèrent sur des campus universitaires et rallièrent les partis de gauche. Le régime sembla vaciller, avec apparence de vacance du pouvoir pendant quelques jours.
Mais de Gaulle reprit la main et une grande manifestation sur les Champs-Élysées en sa faveur marqua cette reprise en main du pouvoir.
Les accords de Grenelle furent conclus par Georges Pompidou, bientôt remplacé comme Premier ministre par Maurice Couve de Murville.
En avril 1969, le gouvernement de De Gaulle lança un référendum national sur la création de 21 régions ayant des pouvoirs politiques limités et sur la transformation du Sénat en chambre corporative.
Le « non » l’emporta lors du référendum et de Gaulle préféra démissionner.
La construction européenne a débuté dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, notamment sous l’impulsion de Jean Monnet, par la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).
Elle a été poursuivie sous la Cinquième République par tous les présidents, qu’ils soient de droite ou de gauche.
En effet, bien que la France reste très attachée à sa riche histoire et à son indépendance, le pouvoir se situant au moins autant au niveau économique qu’au niveau politique, les dirigeants français travaillent à lier de plus en plus l’avenir du pays au développement de l’Union européenne.
Le créateur de la Cinquième République, Charles de Gaulle, était assez sceptique quant à la construction européenne et bloqua par exemple l’entrée dans la CEE de l’Angleterre qu’il considérait comme le Cheval de Troie de l’Amérique.
La construction européenne s’accélère donc pendant la présidence de Pompidou et surtout de Giscard D’Estaing.
Pendant la présidence de François Mitterrand, celui-ci insista sur l’importance de l’intégration européenne, et poussa à la ratification du Traité de Maastricht sur l’union économique et politique européenne.
Cette ratification fut approuvée par l’électorat français en septembre 1992.
En 2003, la France et l’Allemagne ont par plusieurs aspects renforcé leurs liens, le fait le plus marquant étant peut-être la représentation des intérêts de l’Allemagne par le Président de la République française au Conseil européen, attestant de la confiance mutuelle que se portent les deux pays et montrant l’exemple à leurs partenaires européens.
Jacques Chirac, entré en fonction le 17 mai 1995, après une campagne axée sur la lutte pour l’emploi. Mais pour pouvoir satisfaire aux critères de l’Union économique et monétaire européenne, mise en place par le Traité de Maastricht, il fut obligé de mener plutôt une politique de réformes économiques et de rigueur.
Fin 1995, la France connut d’ailleurs les plus importantes grèves de la décennie, lorsque les employés protestèrent contre cette politique de rigueur.
En politique étrangère, Jacques Chirac mit l’accent sur la protection de la force d’interposition française en ex-Yougoslavie, et aida à promouvoir les accords de paix négociés à Dayton, et signés à Paris en décembre 1995. Avec l’Allemagne et la Russie, la France fut l’un des opposants les plus fermes à la deuxième guerre d’Irak menée par Georges W. Bush et alliés.
Après une mémorable sortie de l’OTAN, les gouvernements français se sont montrés défenseurs de la politique de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Union Européenne au Kosovo, puis dans les Balkans.
Le 29 mai 2005, le peuple français rejette massivement (54,87 % des voix exprimées en faveur du non et de 45,13 % pour le oui) par référendum le « Traité établissant une Constitution pour l’Europe », qui avait été adopté par les chefs d’État et de gouvernement des 25 pays membres de l’Union européenne le 19 juin 2004 au Conseil européen de Bruxelles et formellement signé à Rome le 29 octobre suivant.
L’Europe s’enlise alors dans une crise institutionnelle majeure et les résultats du référendum sont contournés sous la présidence de Nicolas Sarkozy par la ratification du traité de Lisbonne en 2009.
Celui ci n’apporte que peu de modification au traité présenté aux citoyenx, à l’exception d’une élection d’un président du Conseil européen pour deux ans et demi et l’extension des pouvoirs du Parlement européen co-législateur avec le Conseil.
En 2008, l’Europe est touchée de plein fouet par la crise économique et financière mondiale. La dette publique des Etats membres explose, à tel point que certains pays (Grèce, Irlande, Portugal, Italie, Chypre) menacent directement la survie de la zone euro. L’Union européenne leur vient en aide via de nouveaux instruments, en contrepartie de réformes et d’une plus grande surveillance de leurs dépenses.
L’économie repart peu à peu en 2015, si bien qu’en 2017 tous les pays renouent avec la croissance, mais dans certains le chômage et la dette publique atteignent des niveaux préoccupants.
Dans le même temps, de nouvelles difficultés apparaissent : réchauffement climatique, terrorisme djihadiste depuis la création de l’Etat islamique en 2006, crise ukrainienne et tensions avec la Russie depuis 2013, crise migratoire entre 2015 et 2017, Brexit, progression des populismes eurosceptiques et d’extrême droite dans plusieurs Etats membres, tensions avec les Etats-Unis de Donald Trump… autant de défis à surmonter pour l’Europe de demain.
Le 31 janvier 2020 à minuit, le Royaume-Uni est finalement sorti de l’Union européenne, après trois reports. Une période de transition s’est ouverte dès le lendemain du Brexit, afin de déterminer la relation future entre l’UE et son ex-Etat membre. En parallèle, les dirigeants européens réfléchissent à l’avenir de l’Union européenne à 27.
Un processus qui pourrait donner un nouveau souffle à cette Europe aujourd’hui fragilisée.
Deuxième République 1848-1852
Nom | Vie | Mandat |
Louis-Napoléon Bonaparte | 1808-1873 | 1848-1852 |
Troisième République 1870-1940
Nom | Vie | Mandat |
Adolphe Thiers | 1797-1877 | 1871-1873 |
Patrice de Mac-Mahon | 1808-1893 | 1873-1879 |
Jules Grévy | 1807-1891 | 1879-1887 |
Sadi Carnot | 1837-1894 | 1887-1894 |
Jean Casimir-Perier | 1847-1907 | 1894-1895 |
Félix Faure | 1841-1899 | 1895-1899 |
Emile Loubet | 1838-1929 | 1899-1906 |
Armand Fallières | 1841-1931 | 1906-1913 |
Raymond Poincaré | 1860-1934 | 1913-1920 |
Paul Deschanel | 1855-1922 | 1920 |
Alexandre Millerand | 1859-1943 | 1920-1924 |
Gaston Doumergue | 1863-1937 | 1924-1931 |
Paul Doumer | 1857-1932 | 1931-1932 |
Albert Lebrun | 1871-1950 | 1932-1940 |
Quatrième République 1946-1958
Nom | Vie | Mandat |
Vincent Auriol | 1884-1966 | 1947-1954 |
René Coty | 1882-1962 | 1954-1959 |
Etat français, 1940-1944 : le chef de l’Etat français
Nom | Vie | Mandat |
Philippe Pétain | 1856-1951 | 1940-1944 |
Gouvernement provisoire de la République française, 1944-1946 : Les présidents du GPRF
Nom | Vie | Mandat |
Charles de Gaulle | 1890-1970 | juin 1944- janvier 1946 |
Félix Gouin | 1884-1977 | janvier – juin 1946 |
Georges Bidault | 1899-1983 | juin – novembre 1946 |
Léon Blum | 1872-1950 | décembre 1946 – janvier 1947 |
Cinquième République 1958 –
Nom. Mandats
Charles de Gaulle. 1959-1969
Alain Poher. 1969
Georges Pompidou 1969-1974
Alain Poher 1974
Valéry Giscard d’Estaing 1974-1981
François Mitterand. 1981-1995
Jacques Chirac 1995-2007
Nicolas Sarkozy 2007-2012
François Hollande 2012-2017
Emmanuel Macron 2017-2022